Plusieurs histoires et croyances portées encore aujourd'hui dans la région du Souss au Maroc témoignent de l'authenticité et de l'ancrage unique de l'argan dans la culture marocaine ancestrale :
La baraka des saints à l'origine des arganeraies
Dans certaine village producteurs du sud du maroc, l’origine de l'arganeraie est toujours considérée localement comme une conséquence de saintetés locales et l'intépréation du développement de l'arganeraie est envisagée à l'aune de la baraka. Concètement, la présence même des arganeraies est expliquée par l’affiliation aux saints qui ont vécu dans les espaces où elles se sont développées, et dans lesquels elles s’enracinent, créant un lien durable à des saints et à leurs descendants. La baraka des saints est ce qui a permis l'émergence de l’arganeraie.
On relate de nombreux discours oraux populaires et traditionnels qui décrivent un lien intime entre la baraka et l'avènement des arganeraies à travers des évènements historiques marquants. Par exemple, la parution de l'arganeraie du territoire sanctuaire de la vallée d’Aguni serait une conséquence directe du tremblement de terre de 1966, qui en causant la chute d’un arganier planté par un saint déclenche l'émergence de toute une multitude d'arganier pour le remplacer à travers un mécanisme vertueux de dispersions des fruits de l'arganier source par les fortes pluies qui suivirent le tremblement de terre. La tradition raconte que les fruits de l’arganier du saint furent emportés par le courant des cours d'eau pour finir par répandre dans de nombreux endroits de la vallée. Ces premiers fruits furent alors la première étape du développement de la forêt d’Aguni.
La régénération continuelle de l’arganeraie grâce aux animaux dit "paysans de dieux"
La régénération de l’arganeraie et la naissance de nouveaux arbres sont , dans le discours traditionnel, exclusivement dû à l'effort des animaux qui aurait pour rôle de travailler pour les saints et pour Dieu. Parmi eux, l’écureuil, qui porte la qualification paysan de Dieu, joue un rôle prépondérant dans la le renouvellement du couvert forestier. Celui-ci tend en effet souvent à stocker des fruits d’arganiers et à les enterrer en différents endroits pour se constituer un repas futur, or il a également tendance à oublier la plupart des endroits où il dépose ces précieux fruits. C'est cette raison qui explique dans l'héritage oral le lien entre l'écureuil et le cycle de vie de l'arganeraie.
Un arganier planté par un saint pourrait soigner de nombreuses maladies dermatologiques
L’arganier planté par un saint est généralement caractérisé par sa taille imposante, et est également très recherché pour le traitement des problèmes dermatologiques, comme les les furoncles et les abcès sur l'ensemble des parties du corps.
Pour cela, les femmes, qui sont plus nombreuses à recourir à cette méthode que les hommes, procèdent à la plantation de clous clous directement dans l'arbre au niveau du tronc après les avoir frotté contre la partie à soigner, puis déposent une offrande près de l'arbe, et récitent une prière au nom du saint, et cela 3 fois en 3 semaines. Suite à la dernière offrande, un repas rituel à base de couscous offert aux passant clôture le rituel. La légende dit que quiconque retire les clous plantés sera à son tour infecté par la maladie qu'il a permis de soigner.